Dès les années 70, le phénomène touristique a fait l’objet d’une perception systémique ( cf. fig. Kaspar ci-dessous) rappelé périodiquement par les chercheurs et praticiens qui travaillent sur l’interdisciplinarité et/ou l’interministérialité du tourisme et du « cousinage » de ce point de vue avec le développement durable.
La rencontre de deux systèmes transverses et complexes
Le caractère systémique du tourisme, caractère qui le rapproche du développement durable, est un domaine d’activités[1] complexe aux interrelations multiples avec son environnement économique, écologique, social, sociétal et culturel sur le territoire (cf. fig. 1 et 2).
Il n’est pas surprenant, dans ce contexte, que l’année 1995 verra à la fois le renouvellement de l’approche systémique du domaine touristique et l’adoption à Lanzarote de la Charte du tourisme durable sur la base d’une approche transversale, celle d’un écosystème.
Le tourisme est aussi un écosystème.
Une définition simple d’un écosystème pourrait-être la suivante : « il s’agit d’un ensemble d’être vivants qui vivent au sein d’un milieu ou d’un environnement spécifique et interagissent entre eux au sein de ce milieu et avec ce milieu ». Il s’agit bien sûr d’une extension en matière d’activités humaines d’un concept scientifique créé et développé en matière d’écologie qui prend par ailleurs en compte la dimension et l’environnement humain.
Cette expression utilisée par les chercheurs en tourisme dès les années 70 (voir infra) a été popularisée récemment par le Commissaire européen Thierry Breton, notamment dans le cadre du « Plan Marshal européen » lancé par la Commission européenne pour la sauvegarde et la relance de ce domaine d’activités face à la crise du Covid 19.
Elle est désormais utilisée par des responsables politiques français et les médias (voir à ce sujet le schéma synoptique de etourisme.info sur « écosystème touristique et cycle du voyageur »)[1]
Elle a été retenue de manière préférentielle par le think tank « Cercle STENDHAL »
[1] L’utilisation courante de l’expression « secteur du tourisme » est donc, de ce point de vue, et comme nous l’avons souligné à maintes reprises peu fondée compte tenu de la dimension transversale et systémique de cette activité.
[1] Voir notamment « etourisme.info » le quotidien du etourisme : écosystème touristique et cycle du voyageur http://www.etourisme.info/numerique-service-de-lexperience-touristique/ecosysteme-touristique/
Clarification ou complexification ?
Ce caractère commun au tourisme et au développement durable qui[1] contribue à rendre ardue la conduite d’un processus de développement touristique durable qui varie considérablement en fonction des contextes.
En outre comme le souligne Gérard Grellet (2007) reprenant (S. Holling, 1978) « même s’il est difficile d’imaginer un système à l’abri de variations extérieures, ne seraient-ce que climatiques, de nombreuses observations scientifiques ont montré que les écosystèmes complexes, laissés à eux-mêmes, évoluent de façon imprévisible et non linéaires » (CS. Holling, 1978). [2]
La situation actuelle des tourismes français, européen et international ne semble de nature à favoriser la clarification.
[1] Source « Youmatter » https://youmatter.world/fr/definition/ecosysteme-definition-enjeux/
[2] Source Jean-Pierre Martinetti, le tourisme durable in Dictionnaire Collectivités territoriales et Développement Durable coordonné par Jean-Luc Pissaloux Editions Lavoisier (TEC & DOC) Paris 2017